lundi 4 août 2008

Immersion

Rendez vous Vendredi soir à 19h pour 2 jours d’immersion avec Guillaume. C’est le 2e week-end consacré à la finalisation de nos 15 titres, et celui-ci vient après une semaine ou le meilleur (le featuring) a côtoyé le pire : le doute. Pour la première fois nous avons douté… Mais tout ceci est normal lors d’un processus de création, et nous avions alors 2 jours pour renverser la vapeur.

Vendredi 19h : Arrivée de Guillaume au Home Studio avec ses bagages

Nous décidons de commencer une écoute dans l’ordre des morceaux.

« Istanbul » :
Nous recomposons l’intro de guitare acoustique au piano, mais ce n’est pas convainquant. Alors nous changeons complètement l’optique de l’intro en reprenant des éléments de la fin du titre. L’intro d’Anthony est superbe, mais ça ne colle pas à la chanson encore. De cette façon, nous créons une trame cohérente qu’Anthony ou Stef pourront améliorer en créant de la texture. Sur la fin, Guillaume enregistre une petite mélodie de voix, puis un chant complet pour accompagner la fin du titre que nous avions laissé instrumentale.

21h

L’heure de manger devant notre émission débile préférée… On a la niaque ! L’occasion de passer un moment en famille. Puis nous redescendons

22h

Nous mettons en place les modifs essayées avant de dîner. Tous les essais prennent un certain temps, puis Sandra nous rejoint pour notre plus grand plaisir vers 00h30. Nous commençons alors l’écoute des morceaux d’après en recueillant ses avis toujours éclairés.

« Nowadays Lament »
Sandra nous soumet l’idée de faire une batterie plus rythmée et moins linéaire sur les couplets et le milieu. Ça tombe bien car Stef m’a parlé mardi soir qu’il trouvait la batterie de ce titre pas aussi enlevée que d’autres morceaux. Nous mettons cette modif au programme du dimanche.

« Venice »
Ce titre est moins immédiat que les autres, plus fouillé. Nous décidons de modifier la batterie à la fin, puis d’essayer de rajouter une partie lead sur le milieu electro.

« Katatohead »
Nous savons qu’il sera difficile de l’aborder ce week-end par manque de temps, mais on va le regarder dans la semaine pour le rythmer un peu plus avec Sandra qui aime beaucoup ce titre.

Nous écoutons également « Notitle », « LastWave », « Prague », et ces titres sont vraiment aboutis. Pas de modifs. Il est 02h, l’heure d’aller au dodo.
Samedi 09h

Le temps étant précieux, nous avons mis le réveil pour profiter de la journée. Par chance le temps dehors est pourri, ce qui nous convient puisque nous sommes au studio dans le sous-sol.

« Ninlike »
Nous savons que c’est le gros morceau du week-end, j’ai déjà beaucoup bossé dessus, en recréant le projet complet, incluant les sons séparés de nico, en réenregistrant les basses et les guitares, en essayant des effets, en créant une ligne de piano saturée avec Guillaume 2 semaines auparavant, mais je butte un peu, et j’ai besoin d’aide pour avancer. Ça tombe bien Guillaume a les idées, je le laisse me guider. Le titre avance, le refrain trouvé il y a 2 semaines est vraiment bon, nous faisons l’architecture du titre, en rajoutant une suite mélodique à la fin, et en séquençant quelques batteries car le titre n’a qu’une boucle pour le moment.

14h

Nico arrive, et nous pensions avoir eu le temps de finir « Ninlike », car nous voulons passer du temps sur « Breakbeats », Nico m’a envoyé par mail les projets et les sons dans la semaine, ainsi que Stef qui a bossé sur les rythmes electro, et il y a du boulot ! Mais nous suivons l’inspiration et je laisse la main à Nico qui reprend le projet en remplaçant les guitares par des samples electro qui recadrent la chanson pour la rendre plus proche de la démo, chose que je n’arrivais pas à faire. Nous suivons l’inspiration en décidant de finir le titre. Nico enregistre un lead de guitare sur la fin. Pour un fois nous faisons durer la fin au détriment de la concision, mais le titre le justifie. Comme nous sommes des « anti fade out », nous terminons la chanson dans la grande tradition « October Rust ». 18h

« Breakbeats »
Nous attaquons l’enregistrement des guitares et basses. Nico va vite, et doit partir pour aller chercher sa petite famille pour la soirée. Il est 19h, j’importe les rythmes de Stef, on refait le projet global, et je laisse Guillaume s’enregistrer seul pendant que je vais donner un petit coup de main à Sandra en cuisine. Nous n’aurons pas le temps de plus y travailler, mais au moins il y a les idées de bases et tous les rythmes et guitares sont faites.

21h

Ce soir, j’ai convié le groupe à faire une petite soirée Wii + Guitar Hero. Malheureusement, Stef ne peut pas venir car il pouponne, et Fab a encore du mal à conduire en raison de son opération. Du coup nous sommes en comité réduit, ce qui n’empêche pas Nico de cartonner à Guitar Hero, très à l’aise en mode moyen dès sa première fois ! Je rate de peu la fin du solo de « One » en difficile, pendant que Guillaume nous montre sa maîtrise en Expert et que Sandra finit le mode facile. Nelly, la femme de Nico, se débrouille en facile, mais il faut aller manger. Petite soirée sur la terrasse en discutant autre chose que musique, puis on finit la soirée sur Wii Sport comme dans la pub. Ça fait du bien de couper un peu avec l’album, et nous nous couchons à nouveau à 02h.

Dimanche 09h

Dur de se lever… Nous savons qu’il sera difficile de recréer beaucoup aujourd’hui car nous avons pas mal donné hier. Nous nous attelons donc au modifs vues le vendredi soir.

« Nowadays Lament »

Nous remplaçons le rythme en double croche sur le charley par un gimmick un peu tribal sur une base de toms. Ça change, c’est très sympa sans dénaturer la chanson.

« Venice »
J’ai envie sur ce titre de faire le lien entre le refrain et la passage electro qui possède une mélodie complètement atonale… J’emploie une méthode scolaire inédite : je tape les tablatures du refrain et de la basse atonale l’une au dessus de l’autre, et j’essaie en faire le lien. Déjà en jouant l’un sur l’autre et en repérant les notes compatibles, puis en adaptant le rythme et les accents, et enfin en faisant les transitions de gammes. Pas mal de boulot et d’essais plus tard on tient la base du truc. Nous partons déjeuner, ce qui me laisse le temps de réfléchir à l’évolution de la mélodie. Nous enregistrons la version finale avec un bon petit thé à la menthe.

14h

« Fuel for Life »

J’attaque un remixage de la chanson, car c’est la première chanson préproduite de l’album, et j’avais mis beaucoup (trop) d’effets et de guitares trafiquées, ce qui rend le tout assez indigeste à mon goût. J’enlève beaucoup de doublages inutiles, je modifie pas mal de saturations criardes, j’égalise la batterie, et le tout devient beaucoup plus clair et agréable à écouter.

16h

« Existence »
C’est la fin de la journée, car Guillaume doit partir à 18h30. Néanmoins il nous reste un challenge sur Existence, une nouveauté : les growls à la fin. Après quelques essais et répétitions, Guillaume se trouve dans un style inspiré de Fernando Ribeiro. Un truc très malsain qui colle super bien à la chanson. On rajoute un lead de guitare pour conserver un coté atmosphérique et malsain. Malheureusement, nous manquons de temps pour peaufiner, car il nous faut tout exporter pour envoyer ça à Nico, Stef et Fab, ce qui nous prendra une petite heure le temps de vérifier qu’il n’y a pas d’erreurs dans les titres.

18h30
Et voilà. 48h pour vivre et créer, se remettre en question, s’amuser, réfléchir, et nous sommes un peu « épuisés » d’une telle intensité, car nous savons que ces moments sont rares, et que nous devons être productifs et intenses. Je pense que cette intensité, cette urgence, cette spontanéité se ressentiront dans l’album. L’auditeur aura un bout de cette ambiance très particulière qui règne dans ces heures d’introspection artistique, c’est un peu ce que nous cherchons. Hope you’ll enjoy it !

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