jeudi 24 septembre 2009

Les tontons flingueurs

Les flingueurs de groupe. Les saucissonneurs de motivation, qui t'éparpillent l'envie au quatre coins de Paris, façon puzzle. Même quand on croit avoir la puissance de feu d'un croiseur et des flingues de concours.

Ou comment noyer un joyeux mixage de rêve, de travail, de bons moments, d'inspiration, de galères et d'argent sous le voile de l'indifférence et du mépris, du je m'enfoutisme le plus total, de la méconnaissance...

Nous avons vraiment de quoi être dégoûtes. Car nous pensions avoir préparé notre frêle attelage au mieux, pensant qu'on saurait en tirer le maximum dans le cadre d'une collaboration sur la même longueur d'ondes. Nous pensions que notre part du boulot était remplie :

- un album de qualité,
- une prod aux petits oignons
- un clip sympa,
- des dates de concerts
- des showcases radios,
- un contrat de management en surplus, façon mutuelle complémentaire...

Nous attendions les choses suivantes :
- au moins le même nombre de chroniques de "Drops of Chaos"
- la présence sur quelque samplers, comme pour "Drops of Chaos"
- quelques interviews et pubs dans les mags, comme pour "Drops of Chaos".
- une sortie dans les bacs, comme pour "Drops of Chaos"
Et nous avons eu :
- moins de chroniques que pour "Drops of Chaos",
- aucune présence sur les samplers,
- moins d'interviews que pour "Drops of Chaos",
- l'album introuvable en bacs.

Alors bon, on veut bien aller faire la pute devant les rédac chefs et les Fnac, mais il aurait fallu nous prévenir avant les mecs, parce qu'aujourd'hui il semble tard pour récupérer ces graves manquements.

Ah, mais oui, on a oublié que vous vous en battiez les couilles !!! ... Les cons... La boulette.

6 mois que l'album est sorti, nous passons du bon temps sur les routes, mais en terme de promo d'album, tout est fait, fini, bouclé, passé. Et on a comme un sale goût dans la bouche, très amer. Il faudrait qu'on fasse le deuil de tout ça. Je vous renvoie à la saison 1 du blog, aux quelques 180 articles (environ 600 pages sur Word) qui évoque en long, en large, en travers le chemin qui a mené à "In Recoil".
Tout est là : notre envie, notre motivation. Nous ne pensions pas devenir le nouveau groupe à la mode, non, mais nous essayions de lancer l'album le plus haut possible, pour qu'il vole un peu, qu'il vive, qu'il ait sa chance. Non seulement nous n'avons pas eu de soutien dans cet effort, mais il me semble que les gens sensés nous aider à porter ce bébé l'ai lesté de plomb, puis construit un mur de brique devant pour qu'il s'y écrase comme un merde, et que toute cette aventure s'arrête là :

"Voilà, tout cela n'a jamais existé, envoyez les sous et adios les cons", auraient pu être les mots des gens à qui nous avons cédé les droits de ce travail jusqu'en 2016.

Je peux vous dire que cette épreuve trouve des fortunes diverses dans le groupe, et le deuil est dur à porter. Le sentiment de non accomplissement, de gâchis est difficile à masquer, aussi bonnes soit nos démos, aussi bons soient nos concerts. Quel est le sens de tout ça ? Je parlais de "saucissonner la motivation". Qu'est ce que ça veut dire ?

Nous trouvons toujours le même plaisir à faire de la musique, je pense que cela cessera quand nous serons morts ou sourds. Mais le destin de cette musique est tellement flou et influe sur sa création. L'impression que quels soient nos efforts, ils auront une portée inversement proportionnelle à l'énergie dépensée pour les faire.

De telles désillusions, faut reconnaître, c'est du brutal !

Mais c'est vrai j'ai oublié : on n'a pas le droit de se plaindre ! Soyons heureux et fermons notre gueule. Et si on a le malheur de dire quelque chose, alors on est prétentieux, exigeant, ou tout autre chose. Quoi qu'on demande, c'est de tout façon trop demander.


Mais bon, nous tentons de rester optimistes, et nous continuons à bosser, qui vivra verra...

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